Le sans-collier et le bandana... [PV Caïd]

Une faille s'ouvrit dans la décharge d'une petite ville de la nouvelle Angleterre, et de cette porte invisible menant d'un monde totalement inconnu, une forme quadrupède sortit. Il faisait nuit, une nuit sombre et oppressante, il n'était pas simple de voir les lueurs du ciel au-milieu des montagnes de détritus et de voitures cassés. De plus, le ciel était empli de nuages gris, d'où réussissaient à percer quelques rares étoiles, et uniquement la lueur argentée de la lune qui restait cependant timidement cachée. Le temps n'était pas à la pluie, mais il ne faisait pas très beau, et il était difficile de se repérer dans cet endroit sans être un animal à la capacité de voir dans le noir. La forme fit quelques pas, et la faille qu'elle venait de traverser se referma, la bloquant dans ce monde nouveau pour elle.

Jenna, une jeune husky d'Alaska qui voyageait à travers les failles afin de retrouver son amoureux qui s'y était perdu, n'était pas malheureuse de se retrouver dans ce nouvel endroit, où il faisait frai, tout en restant une température douce par rapport à certaines nuit de l'Alaska : le dernier monde qu'elle avait dû traverser était un chaud désert au soleil assommant, qui avait bien failli l'écraser sous son poids et la faire mourir de soif. Elle avait été plus qu'heureuse de trouver une oasis où elle avait pu se désaltérer et se baigner, et c'est en ressortant de l'eau qu'elle avait, par hasard, découverte la faille : en se secouant pour se débarrasser des gouttelettes d'eau qui lui coulaient le long de la fourrure, elle avait remarqué que certaine ne tombaient pas sur le sol, qu'elles disparaissaient tout-simplement dans l'air. Balto n'était pas ici, elle en était persuadée, alors elle n'avait pas hésité un instant...

Et après l'écrasant soleil et la chaleur du désert, la voilà au milieu de montagnes dont elle n'arrivait pas à déterminer l'origine, ne pouvant voir que des formes sombres, au milieu de la nuit, et entourait d'une odeur pas vraiment très agréable.

Mais où est-ce que je suis tombé, encore ?!

Demanda-t-elle en se pinçant le nez.

Au loin, elle crut entendre le bruit d'un moteur pétaradant... un moteur ? Mais alors, si il y avait un moteur, c'est qu'il devait y avoir des humains, pas loin, peut-être même une ville ! Heureuse d'être peut-être tombé dans un endroit civilisé, elle fit quelque-pas, essayant de rejoindre un endroit plus lumineux... et posa la patte sur un objet en métal coupant.

Elle poussa un couinement en sentant sa peau se tailler. Elle s'arrêta et releva la devant ses yeux... elle était coincée dans une boite de conserve rouillée, et Jenna s'était ouverte la patte. Elle l'attrapa entre ses mâchoires et, doucement, réussit à la retirer sans se blesser d'avantage. Elle la jeta au loin, et entendit des objets tomber là où elle atterri. Au moins, maintenant, elle venait de comprendre où elle était et pourquoi ça sentait si mauvais : elle était dans une décharge. L'ennui, c'était qu'elle était blessé, maintenant. Elle s'assit où elle était et commença à lécher sa plaie qui saignait, espérant que ça n'allait pas s'infecter...

Une nuit fraîche s'était annoncé sur l'îles aux ordures, Caïd le maître de ces lieux l'avait sentit. Les nuages épais cachaient les quelques étoiles visibles la nuit, seul la lumière faible de la lune éclairait le grand dépotoirs, cependant, même avec ça, seul une personne nyctalope pouvait se repéré dans la décharge, caïd ne l'était pas, mais il avait du flair et connaissait l'endroit par cœur.
Le grand chien profita d'une faille dans un nuage où la lune devenait visible pour poussait un hurlement sonore, grave comme tout les siens, rauque. Le chien leva la tête puis la baissa, après ce cri, un couinement suraiguë se fit entendre, le chien tourna la tête vers là où ça venait, méfiant.
Il sauta de son perchoir pour s'approchait d'une forme rousse indistincte, rampant tel un chasseur habile, il sentit l'odeur d'une chienne, le grand rottweiler banda les muscles, ses muscles puissant se mirent en mouvement et il bondit sur ce qui semblait être une jeune husky, il la plaqua au sol puissamment grasse à ses lourdes pattes.

"Qui es-tu jeune chienne?!"

Demanda-t-il sur un ton agressif, son museau se froissa et il grogna, découvrant ses crocs blancs et pointus. Depuis qu'il vivait seul, le grand chien bicolore était devenu plus méfiant, d'où sa réaction éclatante.

Jenna n'eut pas le temps de terminer de nettoyer sa blessure que quelqu'un se jeta soudainement sur elle, la plaquant férocement sur le sol, sur le dos, les pattes contre son ventre pour l'empêcher de se relever. Dans la nuit noire, elle ne put voir que la forme indistincte de la bête qui s'était jetée sur elle, l'immobilisant... il lui semblait que c'était un chien à la fourrure sombre. L'animal avait des muscles puissants qui la maintenaient fermement. Elle eut beau se débattre, elle n'arrivait pas à se libérer... surtout qu'elle sortait d'un monde où la chaleur l'avait particulièrement épuisée. A la base, elle n'aurait pas assez de puissance pour le repousser, mais là, c'était encore pire.

Le chien fit briller ses crocs pointus près de son museau. Elle n'arrivait pas à discerner les traits de son visage... et durant un instant, elle fut tenter de demander "Steele ?". Mais cet autre chien fut le premier à lui parler, lui demandant son nom. Non, ce n'était pas Steele. C'était le même genre de chien, grand, puissant, et à l'entendre, certainement violent et imbu de lui-même, mais ce n'était pas sa voie. Jenna fut tentée de glisser ses pattes arrière sous le ventre de ce mâle et de pousser de toute ses forces afin de le repousser violemment, espérant ainsi se dégager suffisamment pour pouvoir s'enfuir, espérant être encore capable de courir assez vite pour lui échapper... mais avant d'en venir là, la mère de famille décida de d'abord essayer la diplomatie. Si ce chien avait juste eu peur d'elle, inutile de déclencher une bagarre sur un mal-entendu.

Du calme, lui dit-t-elle, après un instant d'hésitation. Je m'appelle Jenna. Je...

Elle faillit lui dire qu'elle avait traversé une faille pour arriver jusqu'ici, mais elle se dit que si cet animal n'était pas au-courant de leur existence, il la prendrait pour une folle, ou il croirait qu'elle se moquait de lui. Alors elle se reprit :

Je me suis perdue et j'essaie de rentrer chez moi. Si j'ai empiété sur ton territoire, je suis désolée, ce n'était pas intentionnel. Laisse-moi me relever et je m'en irais.

Caïd put distinguait les trait de la chienne, à en croire son physique c'était une husky, rousse avec le ventre blanc. Il la regarda, elle semblait réfléchir et hésitait, puis enfin elle dit:

"Du calme, lui dit-t-elle, après un instant d'hésitation. Je m'appelle Jenna. Je...

Elle sembla hésitait, le grand rottweiller leva la tête en le regardant, pourquoi hésitait-elle?... il en vint à pensait qu'elle avait sûrement juste peur d'elle, il garda la tête levée, un regard méprisant non contrôlait fixa la dite Jenna.

"Je me suis perdue et j'essaie de rentrer chez moi. Si j'ai empiété sur ton territoire, je suis désolée, ce n'était pas intentionnel. Laisse-moi me relever et je m'en irais."

Caïd retrouva son sourire habituel, celui qui déformait légèrement ses lèvres, il se décala légèrement, libérant la chienne des neige. Il la regarda de haut en bas puis il se mit à tourné autours en la reniflant. Elle avait une odeur qui lui était totalement étrangère, il s'arrêta pile devant elle, la tête haute, légèrement penchait sur le côté.

"Alors... Comme ça tu viens d’ailleurs... Il te faudra un guide si tu veux t'en sortir dans cette ville... Faut pas être un faiblard à poils mou pour se débrouillé ici, c'est dangereux mais ça vaut le coup..."

Dit il avec un air légèrement supérieur et malin, aussitôt il bondit sur le tas d'ordure et en quelque bond se retrouva tout en haut. Il regarda la chienne, son pelage brun et noir se fondant dans l'obscurité.

"Tu t'en sortiras pas si t'es un chien de salon."

Et oui, décidément, ce chien lui rappelait vraiment Steele... après qu'il l'eut laissée se relever, il se mit à lui tourner autour en la reniflant, continuant à la regarder de haut, se considérant visiblement comme supérieur à elle. Jenna, cependant, ne fit aucune remarque. Elle se contenta de se remettre debout tant bien que mal et de se tenir droite, bien que le tête légèrement penchée en-avant pour que cet autre chien ne puisse pas croire qu'elle le défiait, et elle supporta cet examen sans broncher, se présentant ainsi plus ou moins à ce chien errant. Celui-ci réussit ainsi à déterminer qu'elle ne venait pas de sa ville simplement à l'odeur. Pas de sa ville, ou peut-être même littéralement pas de son monde. Jenna avait beau se retrouver dans une ville sans-doute remplie d'humains, elle ne pouvait même pas être certaine qu'elle se retrouvait dans le même monde, ou tout-simplement à la même époque que Nome.

Lorsqu'il termina et qu'il monta sur un tas de détritus, elle put enfin le voir dans son entièreté. C'était un rottweiler, mais il avait un physique plus grand, plus musclé et plus élancé que ceux qu'elle avait déjà connu... peut-être issus d'un croisement, ou alors simplement que la vie dans la rue l'avait rendu ainsi, plus musclé et plus élancé, à force de courir pour se trouver de la nourriture et échapper aux gars de la fourrière. Dans le premier cas, non-pas que ça la dérangeait : elle avait prouvé depuis bien longtemps qu'elle n'avait rien contre les hybrides... c'était un simple constat. En revanche, elle n'apprécia pas ses insinuations... il semblait dire que le fait qu'elle soit une... quoi ? "Chienne de salon", c'était comme-ça qu'ils appelaient les domestiques, ici ? Enfin, bref : il semblait prétendre que parce qu'elle était une chienne domestique, elle ne s'en sortirait pas... enfin, en supposant qu'il ait compris qu'elle soit domestiquée, ou qu'il fasse juste une simple insinuation. Elle eut soudainement très envie de cacher son bandana.

Le chien venait d'entamer la conversation... elle supposa donc qu'elle pouvait rester au moins le temps de lui répondre, et donc finir de nettoyer sa blessure. Elle recommença à la lécher durant un instant, puis entre deux coups de langues, elle lui répondit :

Tu as raison : je ne suis pas d'ici. Mais sache que pour arriver ici, j'ai traversée des endroits largement plus dangereux qu'une ville remplie d'humains. Je pense pouvoir me débrouiller...

Elle avait dû traverser des déserts, des jungles, des savanes, des terres gelées, elle avait même fait une chute depuis le ciel... elle pensait quand-même être capable de survivre dans une ville, vu qu'elle y avait passée la plupart de sa vie. Elle ignorait cependant que dans cette ville, la fourrière était plus intransigeante qu'à Nome et que les chiens errants n'étaient pas tolérés... son nom et son adresses étaient marqués à l'intérieur de son bandana, mais est-ce que dans ce pays, dans cette ville et à cette époque, ça signifierait quelque-chose ? Elle se demanda cependant si le fait qu'il lui parle de "guide" n'était pas une proposition déguisée de sa part. Dans le doute, elle lui répondit :

Je suis faiblarde, mais je suis vive. Si cependant tu veux me servir de guide dans ta ville, je t'en serais très reconnaissante.

La chienne se remit à lécher sa plaie, c'est entre deux coup de langues qu'elle dit:

"Tu as raison : je ne suis pas d'ici. Mais sache que pour arriver ici, j'ai traversée des endroits largement plus dangereux qu'une ville remplie d'humains. Je pense pouvoir me débrouiller..."

Le grand chien leva un sourcil, apparemment la husky avait dut vivre quelque aventure. Le rottweiler musclé resta perché du haut de son tas, c'était le maître ici et il se plaisait à le montré. Des endroits plus dangereux que cette ville?... Mais elle n'y connaissait rien, dans cette ville les chiens agressif étaient nombreux, Caïd n'était à côté d'eux qu'un insecte, bien qu'il puisse facilement les vaincre. Et puis, mit à pars ces chiens auquel la nature avait privé d'intelligence et d'humanité, il y avait la fourrière, là où tous les chiens errant pas asser vigilant se retrouvait. Apparemment la chienne l'ignorait, elle ignorait à quel point la vie ici était dur et compliquée.

"Je suis faiblarde, mais je suis vive. Si cependant tu veux me servir de guide dans ta ville, je t'en serais très reconnaissante."

Le grand chien noir et feu sourit, en un bond il se retrouva juste en face d'elle, il passa à côté pour avancer vers la sortit de l'île aux ordures, un air fiers, la tête levée et le buste droit.

"Suis moi, et fait attention, ton bandana attire l'attention sur toi... Ha, et moi c'est Caïd, le roi de cet endroit!"

Dit-il de sa voix grave habituelle en regardant de travers le morceaux de tissu accroché au cou de la chienne. Ce n'était pas un collier, certes, mais cela le lui rappeler, aussi il s'en méfiait.

Ca, c'était parfaitement vrai : avant de traverser la faille et de se retrouver à voyager à travers des mondes sauvages et dangereux, mais également d'autres villes où elle était prise pour une vulgaire chienne errante qu'il fallait mettre derrière les barreaux car dangereuse, elle ne s'était jamais aperçue à quel point la vie sauvage pouvait être compliquée. Lorsqu'elle était chez elle, dans son douillet panier, à se faire dorloter par sa maîtresse et à regarder des documentaires animaliers à ses côtés, elle s'était bien évidemment doutée que ce n'était pas une vie faite pour une chienne comme elle, née domestique et ayant toujours passée sa vie ainsi... elle avait cependant largement sous-estimés la dangerosité de la nature, ça avait était encore plus dur que ce qu'elle pensait. Aurait-elle réfléchie à deux fois, sachant cela, avant de se lancer dans l'aventure ? Non, pas vraiment... elle était prête à tout pour retrouver son compagnon. Désormais, cependant, elle comprenait mieux que jamais la vie sauvage, et se sentait plus proche de Balto qu'elle ne l'avait jamais été.

Jenna sursauta et recula de quelques pas lorsque Caïd sauta de son "trône" pour atterrir en face d'elle... avait-elle un peu trop osée en lui demandant si il voulait bien l'aider ? Visiblement, non, il voulait simplement faire son intéressant. Il lui dit de le suivre, en profitant pour se présenter et se cataloguant comme le roi de cet endroit. Elle partit donc à sa suite... à ses côté, elle se sentait un peu petite. La chienne rouge posa sa patte sur son bandana. Hélas, elle ne savait pas vraiment comment faire pour le cacher.

Tu t'entendrais bien avec un chien de là d'où je viens,

lui dit-elle.

Lui aussi se... était le roi des chiens, dans ma ville.

Elle avait faillit dire "se prenait pour le roi", mais elle avait réussie à obtenir son aide, elle ne devait pas le vexer maintenant.

Je m'appelle Jenna. Je viens d'une ville qui s'appelle Nome, en Alaska.

Peut-être que Caïd connaîtrait, et peut-être pas... dans le premier cas, ça lui prouverait au moins qu'elle se trouvait bien dans son monde. Elle en profita pour lui demander :

Pour tout te dire, je voyage parce que je suis a la recherche de mon compagnon. Il s'appelle Balto, c'est un chien-loup au pelage gris, un peu plus grand que moi. Tu ne l'aurais pas vu, par hasard ?

La chienne rouge posa une patte sur son bandana, apparemment ce que Caïd lui avait dit la faisait sûrement réfléchir, du moins c'est ce qu'il pensait. Il continua d'avançait, Jenna semblait tellement différente des chiennes qui avait l'habitude de cette ville, elle était plus fine et svelte qu'elles, en la regardant un peu on pouvait nettement jugée de la différence entre Caïd et Jenna selon leurs milieu de vie. Caïd avait souvent vu des husky ici, ce n'était pas rare, même si certain lui ressemblait, aucun n'était aussi séduisante qu'elle, cette chienne commençait à intéressait le grand Rottweiler, celui-ci la regarda avec son sourire habituel, se léchant les babines.

Jenna lui parla brièvement d'un chien lui ressemblant, elle insinuait qu'ils pourraient s'entendre... Cependant Caïd n'aimait les rival que lorsqu'il étaient entre ses crocs, agonisant, cependant il s'abstint de répondre, il ne fallait pas effrayé cette belle husky.

"Je m'appelle Jenna. Je viens d'une ville qui s'appelle Nome, en Alaska.
-Ala quoi?! Non désolé, je ne connais que la nouvelle Angleterre, là où nous nous trouvons."
-Pour tout te dire, je voyage parce que je suis a la recherche de mon compagnon. Il s'appelle Balto, c'est un chien-loup au pelage gris, un peu plus grand que moi. Tu ne l'aurais pas vu, par hasard ?"

Caïd arrêta de sourire, un compagnon, c'était contraignant pour ses nouveaux projets, il grogna légèrement en réfléchissant un peu, un chien loup, il ne s'était jamais battu contre un chien de la sorte, il leva un sourcil dans sa réflexion puis se remit à sourire, il connaissait certains chiens pouvant être qualifié de chien loup, mais il doutait que ce soit ce "Balto".

"Hm... Je n'en ait pas vu portant le nom de Balto... Mais si tu veux je peux te montrait certain clébard pouvant s'apparenté au... chien loup."

La Nouvelle Angleterre ? Si Caïd ne connaissait pas les autres pays de son monde, ce n'était pas le cas de Jenna. C'est qu'il fallait dire que vivre auprès d'une famille humaine permettait d'apprendre autant de choses que lorsqu'on vivait dans la rue, bien que les choses apprises n'étaient pas les mêmes, il fallait bien l'avouer. Et ainsi, la husky venait enfin de découvrir qu'elle était toujours bel et bien dans son monde, même si ce n'était pas dans le même pays que là où elle vivait... et peut-être même pas à la même époque ? Il lui semblait qu'on n'appelait plus ce pays la Nouvelle Angleterre, de son temps. Enfin, bref, ça ne changeait pas qu'elle se sentait rassurée : tous les humains et les chiens de son monde étaient les même, peu importe le pays d'où ils venaient... enfin, il lui semblait.

Passée cette réflexion, Jenna remarqua assez rapidement la lueur d'intérêt qui brillait dans les yeux de ce rottweiler : elle connaissait très bien ce regard, c'était le même que lui lançait Steele chaque fois qu'il la voyait, avant qu'elle ne se mette officiellement avec Balto et qu'il perde la face. Elle doutait qu'aujourd'hui, il ait oublié ses idées, mais il ne venait plus l'enquiquiner. Jenna dut se retenir de montrer les dents : elle détestait qu'on la voit comme un trophée, pour un femelle facile à qui il suffirait de sourire pour la faire fondre, surtout quand elle le vit perdre son sourire après qu'elle lui ait annoncé qu'elle avait un compagnon : il devait voir un rival en Balto, ne comprenant pas que c'était lui qu'elle aimait et qu'il ne la conquérait pas en le "battant en duel". Elle n'était pas un objet qu'on se passait de pattes en pattes après une partie de bille !

Il lui vint cependant une autre idée pour qu'il oublie les siennes. Elle poussa un soupir faussement exagéré et ajouta :

J'espère simplement vite le trouver et rentrer vite chez-moi. Il faut que je retrouve mes petits...

Le "il faut" était exagéré, bien qu'elle ne lui avait pas menti : elle avait bien des petits et elle désirait les revoir. Elle n'était simplement pas allé dans le détail en lui annonçant qu'ils étaient déjà adultes et pouvait se débrouiller sans elle. Elle espérait que le fait de croire qu'elle était une mère de famille devant encore s'occuper de chiots suffirait à refroidir ses ardeurs sans qu'elle n'ait pour autant besoin de s'énerver... elle avait encore besoin de lui.

Cela passé, cependant, elle réfléchit un instant à sa proposition...

Autant que je le cherche, je sais que Balto essaie de rentrer,

lui répondit-elle.

Si il est passé par cette ville, je doute qu'il y soit resté longtemps. Si tu connais ces chiens-loups depuis longtemps, ce ne sera pas nécessaire. Mais si ils ne sont là que depuis quelques jours, alors je veux bien essayer.

La belle Jenna poussa un soupir exagéré avant d'annoncer qu'elle désirait retrouver ses petits. Caïd eut un léger mouvement de recul, des chiots?... Il ne supporter pas ces petite chose agaçante et couinantes. Apparemment, ce n'était pas aujourd'hui qu'il se trouverait une compagne, il tourna la tête légèrement dégoûté.

"Autant que je le cherche, je sais que Balto essaie de rentrer, lui répondit-elle. Si il est passé par cette ville, je doute qu'il y soit resté longtemps. Si tu connais ces chiens-loups depuis longtemps, ce ne sera pas nécessaire. Mais si ils ne sont là que depuis quelques jours, alors je veux bien essayer."

Il leva de nouveau la tête et son sourire réapparut ainsi que cet air orgueilleux qu'il avait l'habitude d'arboré tant bien que s'en était devenu un réflexe.

"Et bien tu as de la chance, je connais tout le monde ici et y'a bien un clébard qui est passé y'a pas longtemps! Je pourrait t'y conduire mais il reste un tout petit problème de rien du tout qui pourrait quand même être gênant..."

Son plan avait fonctionnait. Jenna tourna le museau dans l'autre sens pour que le doberman ne voit pas qu'elle était en-train de sourire, après avoir vu qu'il avait perdu son propre sourire. La belle husky pouvait au moins se vanter, au fil des années, d'avoir appris à calmer les ardeurs de ceux qui la prenaient pour une femelle facile qu'ils pourraient avoir en tapant des pattes. Elle supposa que maintenant, il allait l'aider sans chercher à en avoir d'avantage de sa part... il lui dit, d'ailleurs, qu'il connaissait justement un chien comme celui qu'elle cherchait. Le cœur de Jenna se mit à battre très fort... y avait-il de l'espoir ? Se pouvait-il que ce soit lui ? Elle l'espérait plus que n'importe-quoi d'autre au monde. Malheureusement...

Jenna arrêta d'avancer et se tourna vers le chien errant, ayant soudainement perdu son sourire, alors que le Caïd arborait à-nouveau le sien ainsi que son air narquois. A sa façon de lui dire qu'il y avait un souci, elle supposa qu'il ne serait pas aussi petit qu'il le prétendait, pour elle en-tout-cas. Elle craignit, durant un instant, de ce qu'il comptait lui dire... voir de ce qu'il pourrait lui demander en échange de son aide. Intérieurement, elle se tenait prête à courir... elle se demanda même, durant un instant, si elle n'avait pas fait une erreur en lui demandant de l'aide.

Et... quel est ce problème ?

Demanda-t-elle finalement, d'une voie qu'elle tenta de rendre la plus calme possible.

Jenna se tourna subitement vers lui, une lueur d’espoir luisait dans son regard. Le problème dont il avait parlé était bien plus gros que ce qu'il le laissait croire, le chien en question, qui d'ailleurs ne serait peut-être pas celui que la jeune chienne cherchait, se trouvait actuellement à la fourrière.

"Et... quel est ce problème ?"

Le grand chien remarqua bien vite qu'elle essayait de rester calme, qu'est ce qu'il l’inquiétait?... Caïd lui même ou le problème?... A vrai dire, il avait pris l'habitude d'être crains et ne perdit en aucun cas son sourire.

"Le problème, c'est que se clebs a joué trop près de ma décharge et la fourrière la emmener... Faut dire qu'il avait sûrement pas l'habitude de traîner dans la rue... "

Il pointa du museau la barrière de bois qui entourait la décharge et qui maintenant était asser proche, derrière il y avait une route et au bout de cette route un pont, derrière ce pont la fourrière, Caïd connaissait le chemin par cœur pour y avoir vu beaucoup de chiens moins chanceux ou moins doué que lui être emporter là bas.

La fourrière ? Jenna était une chienne, de ce fait, elle savait ce qu'était une fourrière. Dans son enfance, ça faisait partie des histoires, de celles que ses parents lui racontaient, sa maman lui disaient qu'elle y serait amenée si elle n'était pas sage. Froides cages où les chiens étaient enfermés et d'où ils ne ressortaient jamais. Jenna elle-même avait utilisées ces histoires avec ses propres petits. Maintenant qu'elle était adulte, elle savait que c'était un endroit où les humains enfermés les chiens errants, sans maître, qui étaient dangereux ou qui gênaient, un endroit qu'on trouvait le plus souvent dans les grandes villes. Elle savait également ce que risquait un chien qui y restait trop longtemps.

songea-t-elle en frissonnant.

Elle pointa le museau dans la direction où regardait le Caïd. Elle ne pouvait pas être certaine que ce soit Balto, qui soit là-bas, mais elle en gardait malgré-tout l'espoir. Si il était vraiment là-bas, elle se devait de le libérer ! Et même sans ça, en y allant, elle pourrait toujours aider ceux qui étaient enfermés. Son compagnon y était peut-être, elle devait y aller à tout-prix.

Mais Jenna était née dans une petite ville appelée Nenana, et avait un jour déménagée dans une autre ville du nom de Nome... ces villes d'Alaska ne possédaient pas leurs propres fourrières, les hommes de son pays avaient l'habitude de régler eux-même les histoires de "chien dangereux"... et maintenant qu'elle y pensait, la seule raison pour laquelle ils ne s'étaient pas occupé de Balto, avant cette fameuse nuit où il était devenu un héros, c'était qu'il n'avait jamais attaqué personne. Mais si Jenna savait ce qu'était une fourrière, elle ne connaissait pas la nature-même de la chose, ni les risques qu'elle prendrait en y allant... autrement, elle n'aurait jamais demandé au Caïd :

Je dois y aller. Si il est là-bas, je dois le libérer ! M'aideras-tu ?

» Caïd, mais qui pourrait choisir un méchant?