Une douce matinée (Libre à tous)

Spirit, l'étalon des plaines du Cimarron se trouvait au coeur de son domaine. L'astre solaire commençait à se lever quand il s'éveilla. Il se leva en faisant bien attention de ne réveiller personne. Il s'éloigna du gros du troupeau et, rejoignant son promontoire habituel regarda les cieux, pensant à toutes les aventures qu'il avait vécues. Il se demandait comment allait son ami Petit Nuage et ses congénères du village indien, il se surprit aussi à se demander ce qu'il advenait du Colonel. S'ils n'étaient plus ennemis comme c'était le cas auparavant, il ne le considérait toujours pas pleinement comme un ami. Qui sait, un jour peut-être le destin décidera-t-il de les réunir à nouveau ? Nul ne peut savoir à l'avance ce que le destin lui réserve, et à ses yeux c'est très bien ainsi.

Sans qu'il ne parvienne à saisir pourquoi, il ressentait une indicible inquiétude. Il ne parvenait pas à en saisir la raison, mais il la sentait croître en lui au fur et à mesure des levés et couchés de soleil successifs. Il sentait au plus profond de lui que quelque chose de terrible se tramait, mais n'avait présentement aucune hypothèse quand à la nature du danger qui, il en était certain, les guettait en attendant le premier signe de faiblesse de leur part pour se manifester et les attaquer.

Il avait déjà affronté maints dangers et défait bon nombres d'adversaires par le passé, mais au fond de son coeur il sentait que cette fois cela serait différent. Il se tourna vers son troupeau et vit qu'ils commençaient petit à petit à s'éveiller à leur tour. Il partit dans leur direction, tâchant de faire disparaitre de son visage toute trace de sa profonde inquiétude et de sa récente réflexion. Sans doute était-il trop inquiet et se faisait-il des idées, mais il ne parvenait pas à se départir de ce pressentiment qu'il avait que quelque chose ne tournait pas rond quelque part.

Un grondement se fit soudain entendre, troublant le silence de cette matinée qui avait pourtant commencé normalement.
Une créature arpentait la plaine, visiblement de mauvais poil. Et cela n'était pas l'un des habitants des plaines du Cimarron, loin de là!C'était un ours immense, au pelage noir et aux yeux rouges, dressé sur ses pattes arrières et grondant avec fureur. Il y avait bien des ours qui vivaient dans les environs, mais ils étaient loin d'être aussi gros et aussi grand. De toute évidence, cet imposant personnage était nouveau dans les environs.
Que faisait-il ici? Et qu'est-ce qui avait bien pu le mettre hors de lui ainsi? Et, plus important encore, en avait-il après le troupeau? Les mustangs ne lui avait rien fait, et pourtant, il les observait de loin, avant de rugir de plus belle... Quelle mouche avait piqué cet animal?
Il n'empêche qu'il se dirigeait vers la petite troupe de chevaux. Et pas besoin d'être un expert en comportement animal pour voir qu'il n'était pas content...

Un grondement sortit l'étalon de sa profonde réflexion. Il identifia sans difficulté qu'il s'agissait d'un ours et il semblait furieux, pour une raison qu'il ne connaissait pas. En se retournant il vit un animal de cette espèce, à la différence qu'il était de loin plus grand que tous les ours qu'il avait pu croiser dans sa vie.Il en avait clairement après le troupeau. Spirit alerta Rivière et sa mère pour leur dire de fuir avec le troupeau, il se chargerait d'emmener l'ours dans une autre direction pour que le troupeau puisse le semer.

Rivière s'y opposa, lui opposant l'argument que seul il n'avait aucune chance d'échapper au loup. Seulement il n'avait pas l'intention de l'affronter, il voulait seulement attirer son attention pour l'éloigner du troupeau, et ainsi leur laisser le temps de fuir. Trois mâles s'opposèrent également à lui et insistèrent pour venir l'aider, chose que sur leur insistance et celle de tout le monde il finit par accepter avec mauvaise grâce. Il ne supporterait pas de voir un seul des siens blessé alors qu'il est de son devoir de les protéger de tout danger.

Sans doute était-il trop exigeant avec lui-même, mais il était ainsi. Son père avait cru en lui quand il fit de lui le chef de son troupeau, sa mère avait confiance en lui pour poursuivre son oeuvre. Il en était de même pour Rivière, les jumeaux et tous les autres. Ils avaient confiance en lui. Quand le gros du troupeau s'éloigna au galop, lui et ses trois compagnons foncèrent vers leur ennemi.

Dans un premier temps ils tournèrent autour de lui pour l'étourdir et dans le même temps pour qu'il focalise son attention sur eux, oubliant de fait le reste du troupeau qui s'enfuyait. Une fois qu'ils eurent captée son attention ils se séparèrent en deux groupes et allèrent dans deux directions différentes. La suite de leur plan dépendrait du groupe que l'ours déciderait de poursuivre.

[ HJ: Attention, tu n'as pas le droit de faire intervenir un autre personnage que Spirit, aussi il faudrait supprimer tout ce qui concerne Rivière ou les 3 mâles qui viennent l’aider. Je vais donc considérer qu'il n'y a que Spirit qui soit venu distraire l'ours. ]

L'animal était furieux. De toute sa hauteur, il dominait largement les chevaux qui s'enfuyaient sans demander leur reste, il aurait pu facilement se saisir de l'un deux dans ses pattes puissantes pour le broyer sans faire le moindre effort.
Cela dit, il n'accorda que peu d'attention au troupeau, se contentant de rugir comme si il insultait les fuyards.

Non, ce qui avait attiré son attention, c'était bel et bien le petit manège du chef du troupeau. L'étalon au pelage d'or semblait le défier, et si il avait bien une chose que l'immense ours semblait ne pas apprécier, c'était qu'on vienne lui chercher des noises. Retombant sur ses quatre pattes, il se mit à courir derrière le mustang, sans cesser de gronder d'un air des plus menaçants.

L'une des choses que l'on a tendance à oublier, quand on a affaire à un ours, c'est combien ils peuvent courir vite. Un immense bestiau comme celui ci, on aurait pu croire qu'il allait être lent, pataud et balourd... Pourtant il courait vite, ses fortes pattes martelant le sol. Il n'allait sûrement pas rattraper le cheval, il avait beau aller vite, il n'était pas aussi agile que l'étalon, mais il pouvait tenir longtemps...

[Désolé, cela ne se reproduira plus.]

L'ours semblait être dans une rage folle, il dominait le troupeau de chevaux sauvages de toute sa hauteur. Il n'accorda qu'un minimum d'intérêt à ceux qui fuyaient à travers la plaine pour lui échapper qu'un puissant rugissement, comme s'il les insultait. Quasiment toute son attention était focalisée sur Spirit qui venait vers lui au galop. Plus que de le défier ou de lui chercher querelle, il agissait ainsi par nécessité pour protéger les siens de son courroux. Il ignorait la raison du comportement de l'immense animal mais savait au moins une chose, en combat frontal il n'avait aucune chance de le vaincre, il lui faudrait faire preuve de ruse et d'ingéniosité pour s'en sortir cette fois. La force, le courage et la détermination ne lui suffiraient pas.

Il se lança à sa poursuite, se faisant de plus en plus menaçant. Ce qu'il ignorait c'était qu'ainsi il faisait exactement ce qu'il voulait qu'il fasse. La distance les séparant se réduisait à vue d'oeil, l'étalon à la robe d'or augmenta encore la cadence, sa vitesse actuelle était au moins entre deux et trois fois supérieure à celle qu'il était capable d'atteindre à un galop classique.

Il fit demi-tour sur lui-même, faisant face à l'imposant mammifère. Il l'esquiva d'un bond sur ses quatres pattes et en visa un coup de sabot pour lui écraser une patte arrière à l'atterissage, dans le but de l'affaiblir et de le forcer à battre en retraite. Il retrouva le contact du sol sous ses pattes et reprit sa course folle. L'affrontement entre les deux animaux risquait de durer encore un moment, mais il était prêt. Il a de l'endurance le bestiau, et une volonté de fer qui lui permettrait de tenir bon jusqu'à ce que son adversaire déclare forfait ou s'enfuie, tout simplement, comprenant qu'il ne ferait pas le poids contre lui. Il n'avait aucune envie de s'attaquer à ses jours, il ne le ferait que contraint et forcé s'il n'a pas d'autre choix.

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