Etrange voyage (Vitani - Balto)

Vitani s'arrêta brusquement. Que se passait-il? Elle regarda autour d'elle, très étonnée: où se trouvait-elle? Elle ne reconnaissait rien. Pour commencer, il ne faisait plus du tout chaud, au contraire, Vitani avait même un peu froid, pas du tout habituée à cette fraicheur... Ensuite, les arbres qu'elle voyait étaient hauts, assez espacés, et la jeune lionne n'en avait jamais vus de pareils. Autre chose d'étrange: une chose blanche recouvrait presque tout le décor, elle en avait sous les pattes. C'était froid.
Vitani cligna des yeux, tentant de se remémorer comment elle avait pu atterrir ici. Voyons... Elle était partie du Rocher pour tenter de se changer les idées en courant un peu. Elle s'était défoulée un moment, puis avait aperçu Pumbaa non loin. Ne résistant pas à l'envie de lui faire une petite frayeur, elle s'était élancée, utilisant toute la force de ses pattes. Elle s'approchait de plus en plus, sauta par-dessus un rocher, et soudain... elle s'était retrouvée dans cet étrange endroit. Pumbaa, l'herbe sèche sous ses pattes, le soleil qui commençait à e coucher, tout avait disparu, laissant place à cette forêt glacée.
Vitani inclina légèrement la tête sur le côté, les questions se bousculant dans sa tête. Elle se retourna, espérant apercevoir entre les arbres la savane, mais il n'y avait que ces drôles d'arbres.
"Bon, je vais essayer de retrouver l'endroit par lequel j'étais arrivée... Je vais bien finir par rentrer chez moi!" pensa-t-elle avant de se mettre lentement en marche, tendue, tous ses sens aux aguets, observant ce qui l'entourait avec curiosité.

*De la neige...des bois...ça ressemblait presque à Nome, mais avec beaucoup moins de sapins et plus d'arbres. Non ce n'était probablement pas chez lui : il ne reconnaissait pas les alentours. Il se souvient...d'être tombé dans un trou dans la grotte, et le voilà tombé dans la neige. Avait il encore changé de monde, une n-ième fois ? Mais quand est-ce qu'il arrivera ENFIN chez lui ? Sa famille lui manquait de plus en plus. Jenna, Kodi Aleu et les autres... encore il pouvait rester loin de ses enfants, car ils vivaient leur vie, mais Jenna lui manquait vraiment beaucoup trop, ainsi que Borris. Oh ils doivent être morts d'inquiétude. Peut-être même qu'il le croyait...mort ? Qu'ils faisaient leur deuil sur Balto ? Les pauvre, si seulement il pouvait ne serait-ce que leur dire qu'il allait bien, et qu'il serait bientôt avec eux.

Bon en tout cas, eh bien le voilà de nouveau seul dans la forêt dans un monde qu'il ne connais pas en quête de quelque chose pour changer de monde pour éventuellement retomber dans un monde connu ou non. Mais c'était génial ! Le chien-loup désespérait : pourtant depuis sa grande épopée il n'avait plus jamais douté de lui, mais là, loup ou non, il ne contrôlait pas les passages entre les mondes...

Soudain une odeur, un craquement, non...si il y avait quelque chose ! Quelqu'un ! qui quoi ? Balto se cacha et observa : un être venait de débarquer, visiblement dérouté lui aussi. C'était une sorte de gros chat. Très gros chat, peut-être un puma ? Il n'en avait jamais vu. Ou alors un autre de ces êtres lui aussi perdu. Dans quel chaos était l'univers ?

Balto se rapprocha, prudemment car l'étrangère semblait assez forte pour se défendre. A l'abri derrière quelques buissons, il la regardait. Mais en se déplaçant pas mégarde il cassa une branche et fit un bruit qui déchira le silence paisible de la forêt...*

Vitani était en train de détailler attentivement un arbre couvert de petites piques vertes, peu soucieuse du bruit qu'elle pouvait faire en marchant - elle semblait seule, à quoi bon faire attention? Bien sûr, sa mère l'aurait réprimandée: on ne baisse jamais sa garde, surtout dans un endroit inconnu -, quand un craquement de branche brisa le calme qui régnait en cet endroit.
Vitani sursauta et se retourna, cherchant ce qui avait causé ce bruit et découvrit un étrange animal: il lui faisait un peu penser à un chacal - elle en avait vu une fois, de vrais charognards, bien qu'ils soient bel et bien des prédateurs-, mis à part qu'il était plus grand, moins fin d'une manière générale et que son pelage était intégralement composé de différentes nuances de gris... D'après son odeur, c'était un mâle.
Elle se raidit, méfiante, prête à se défendre au besoin. L'espèce de chacal ne lui semblait pas particulièrement agressif, mais autant ne pas prendre de risques...
-Qui es-tu, et que me veux-tu? grogna-t-elle, tous les muscles tendus à craquer.
Elle attendait sa réponse avec une certaine impatience, espérant un éclaircissement, même si elle tentait de la cacher. Son appréhension grandissait de plus en plus au fur et à mesure du temps: d'abord l'étrange forêt qui lui était totalement inconnue, maintenant cet animal!

*Erreur de débutant que venait de commettre Balto : le voilà repéré. Lui n'avait aucune intention hostiles bien au contraire, et il pouvait tout à fait attendre de l'étrangère une réaction de défense. Ceci-dit elle avait l'air tout comme lui complètement perdue, un changement de monde surement.

_Tu viens de débarquer ici et tu es perdue, pas vrai ?

*Balto dit cela avec une légère nonchalence, comme s'il était habitué à changer de monde. Après tout, c'est vrai : ce n'était pas la première fois, et cet endroit ressemble fort à l'Alaska, il saurait y survivre.

_Je m'appelle Balto, et moi aussi je débarque d'un autre monde...

Le chien loup s’essaya devant l'étrangère, tentant de voir si elle était une très grand chat sauvage ou un puma ou une autre race de lynx qu'il ne connaissait pas ? Peut-être qu'elle aussi à une famille, des amis, loin d'elle, peut-être est elle d'ici et que Balto se trompe. C'était possible après tout : mais lui en avait assez de se cacher, quitte à être à découvert et facilement tuable puisque Balto n'aime pas se battre et n'y est pas très doué. Mais peu importe, Balto savait avec le peu d'expérience qu'il vient d'accumuler ces récents jours que si sortie de ces mondes il y avait, ils avaient bien plus de chances de la trouver à deux, même si cela pouvait les mener encore autre part.

Mais Balto en était persuadé : Il y a forcément un portail pour Nome, sinon...sinon il ne pourrait plus jamais rentrer chez lui ? Non il ne préférait ne pas y penser. Nul ne sait combien de temps il errera de monde en monde mais une chose était bel et bien claire pour Balto : il rentrerait chez lui, coûte que coûte.

La lionne se détendit quelque peu: l'animal étranger semblait plutôt détendu. Celui-ci lui demanda d'ailleurs d'un ton badin si elle venait d'arriver et qu'elle était perdue. Cela arrivait-il souvent dans cet endroit? Peut-être était-elle juste à côté de chez elle, tout compte fait, et que cet animal, vivant dans la coin, avait-il l'habitude de trouver des animaux qui s'étaient égarés pendant leurs diverses occupations...
-Je m'appelle Balto, et moi aussi je débarque d'un autre monde...
Vitani, tirée de ses pensées, ouvrit de grands yeux stupéfaits. Débarquer d'un autre monde? Mais que racontait ce Balto? Elle masqua sa surprise et déclara d'un ton railleur, persuadée que l'animal se moquait d'elle, ou bien était fou:
-Mais bien sûr, Balto, tout à fait, c'est bien connu qu'il y a des dizaines de mondes différents, et que les animaux évoluant dedans passent fréquemment d'un monde à l'autre!
Vitani termina se tirade en levant les yeux au ciel d'un air navré. Ce Balto n'était pas seulement étrange, il était aussi complètement dérangé!
Elle reprit ses réflexions, décidant que ce grand chacal gris n'avait pas d'intérêt. Elle devait rentrer au Rocher de la Fierté, elle! Il était déjà assez tard quand elle avait commencé à courir dans la savane... Perplexe, elle leva les yeux vers la voûte des arbres: malgré l'absence apparente de soleil - comme c'était étrange! -, il semblait à Vitani qu'on était encore loin de la nuit...

*L 'étrangère semblait se moquer de lui : pourquoi ? Ne s'était elle pas encore rendu compte dans quoi elle s'était embarquée ?*

_Si je dis oui vous me prendriez pour un fou ? Regardez autour de vous, je ne sais pas d'où vous venez, d'ailleurs je ne sais même pas ce que vous êtes, mais je suis assez sûr que ce n'est pas ici que vous vivez...je me trompe ?

*Il soupira longuement, ces différentes situations l'on rendu un peu plus extraverti avec les autres, mais cela ne résolvait pas tout les problèmes auxquelles ils étaient confrontés.*

_Savez vous ce que je suis, moi ?

*Un petit sourire narquois apparu sur son visage, certain de piéger l'être perdu qui était devant lui. Il voulait au moins lui faire comprendre la gravité de la situation. Lui en été encore terrifié. En effet une nouvelle pensée lui vint : si il changeait de monde aussi facilement, qu'est ce qui prouves qu'une fois en Alaska, il ne repartira pas de plus belle ? Et il n'est certainement pas le seul a souffrir d'une séparation avec ses amis et sa famille. Il doit y avoir eu, un changement, quelque chose qui est à l'origine de ces mondes différents, quelque chose...à réparer. Mais Balto n'avait aucune idée de quoi ni où ni comment, alors il abandonna vite l'idée.

L'étrangère qui avait l'air d'avoir son caractère, sa personnalité. Elle était aussi grande que lui même plus, au pelage brun clair. C'était très certainement une prédatrice, son corps semblait taillé pour la chasse. Balto ne faisait absolument pas le poids face à elle, aussi jugea-t-il de faire attention, et d'essayer de lui montrer qu'il n'avait aucune intention malveillantes à son égard. *

Cette sorte de chacal déclara qu'il ne savait pas d'où elle venait, ni même ce qu'elle était - s'il disait vrai, alors il n'y avait pas de lions ici... -, et il ajouta qu'il pensait qu'elle ne vivait pas dans cet endroit. En effet, il avait raison, elle ne savait même pas ce qu'elle faisait ici! Elle était troublée. L'explication de Balto était si étrange, si irréelle... C'était tout bonnement impossible! Quelle était cette histoire de différents mondes, pour commencer?
Après un soupir, il lui demanda si elle savait ce qu'il était. La lionne resta coite. Il était vrai qu'elle ne savait pas. Il y avait certes une ressemblance avec les chacals - étaient-ils de la même famille? -, mais ce n'en était pas un, Vitani en était certaine. Ou alors c'était la plus étrange race de chacal qu'elle ait jamais vue!
-Eh bien, tu ressembles à un chacal, mais tu n'en es pas un, du moins je ne crois pas... Quant à moi, je suis une lionne. Je m'appelle Vitani.
Peut-être que cet animal pourrait l'aider, de quelque manière que ce soit. Il valait mieux être à deux dans un endroit inconnu. Et elle devait sans doute se montrer un peu plus amicale.
Plus elle tentait de réfléchir à comment elle avait pu atterrir ici, moins elle trouvait d'explication plausible. Car non, ça ne pouvait pas être une histoire de mondes différents dont les habitants entrent et sortent par accident! Mais elle avait beau se refuser à cette idée, une petite part d'elle-même murmurait que puisqu'il n'y avait apparemment aucune explication logique à tout cela, alors peut-être l'explication était-elle absolument loufoque...
Vitani soupira, désespérée. Et comment rentrer chez elle? Elle repensa à Kovu, à ses amies, les anciennes Hors-la-loi. Les reverrait-elle un jour? Elle secoua la tête. Inutile d'être aussi pessimiste, cela n'avançait à rien. Et d'ailleurs, elle n'était pas encore persuadée d'être "dans un autre monde", comme disait le chacal gris.

Un quoi ? un chacal ? Balto n'avait jamais entendu ce mot de sa vie. D'ailleurs il n'avait aucune idée de ce que c'était. Une lionne ? Non plus aucune idée, m'enfin maintenant il savait à quoi ça ressemblait, une lionne. Elle était probablement de nature plus agressive normalement, et complètement désorientée présentement, -vu la situation dans laquelle elle était c'était normal-.

_Une Lionne ? D'accord. Je suis un chien enfin un loup ou plutôt un chien-loup je suis les deux.

Il ria nerveusement. Comme quand il parlait à Jenna avant la diphtérie. Le petit ricanement idiot et compulsif qui le détendait dans son stress. Elle semblait vraiment plus puissante que lui qui détestait se battre pour couronner le tout. Néanmoins Balto pensait qu'il pouvait faire confiance en cette "Vitani" qu'il venait de rencontrer. Les changements de mondes étaient si brutaux, si ça se trouve il ne lui parlerait que quelques minutes comme...pendant des années.

Il ne l'espérait pas évidemment ! La seule chose que Balto attendait de Vitani c'était de pas l'attaquer et de trouver des solution et cette fois il était avantagé parce qu'il savait des choses sur les changements de mondes ! A force, il pourrait même identifier tout cela et pourquoi pas contrôler les changements de monde pour aider ceux qui sont perdus ?

Que du rêve certainement, et pourtant Balto était crédule de tout ce que l'imagination pouvait lui offrir désormais.

_Ecoute, Vitani, ceci n'est pas mon monde, ni le tient, il faut trouver un moyen hors d'ici. Jusqu'ici je suis tombé dans des flaques d'eau, des épées, des trous dans le sol... presque n'importe quoi pour s'avérer être une entrée vers ailleurs. Autant dire que chaque pas que l'on fait peut être notre dernier.

Il baissa la tête, un peu honteux d'apporter des mauvaises nouvelles.

L'animal déclara être un chien - qu'est-ce que c'était que ça?- puis un loup - ça, elle savait encore moins -, avant de rectifier en déclarant être un chien-loup, "les deux".
La lionne resta un moment silencieuse. Où était-elle tombée?! Elle se demandait à chaque phrase prononcée par le... chien-loup. Balto reprit en disant que ce monde n'était pas le sien, ni celui de Vitani, et qu'il fallait sortir d'ici. Jusque-là, elle était d'accord - bien qu'elle ne comprenait toujours pas cette histoire de mondes -, mais la question était: comment rentrer chez soi?
Puis Balto expliqua que n'importe quoi, ou presque, pouvait être une porte vers un autre monde, et que chaque pas pouvait être le dernier qu'on ferait jamais. La dernière phrase fit frissonner Vitani. Elle ne voulait pas mourir, elle était si jeune, et venait à peine de se défaire de l'emprise de sa mère! Elle voulait revoir Kovu, ses amies, la Terre des Lions!
Elle secoua la tête. Penser à un autre chose. Elle aborda une question qu'elle se posait depuis un moment.
-Mais qu'est-ce que c'est que c'est, cette histoire de mondes, d'abord? Je ne comprends rien! Comment des animaux pourraient-ils voyager d'un monde à l'autre? S'il y a vraiment plusieurs mondes, bien sûr!
Vitani en avait marre. Elle avait froid, perdue dans cet univers glacial et inconnu, et si elle était vraiment loin de chez elle... Qu'allait-elle faire?

Le vent se levait et sifflotait dans les oreilles du canin qui commençait à avoir froid. La tempête se levait, balayant des trombes de neiges virevoltant dans les airs. La lionne n'avait pas du tout l'air habituée à ce genre de températures.

_L'heure n'est pas aux question matérialistes, essayons de trouver un abri pour se cacher du blizzard.
Il se mit à trottiner dans la neige, cherchant un abri où ils pourraient se cacher le temps que la tempête ne passe.

_Viens. Suis-moi. On va bien finir par trouver.

Balto avait l'habitude de ce genre de météo : c'était son quotidien en Alaska, et des blizzard il en avait vu des centaines dans sa vie et il savait qu'il fallait trouver un abri. En revanche la lionne semblait terriblement désorientée : Balto supposa qu'elle n'était pas du tout de ce genre de monde. Peut-être un lieu beaucoup plus chaud, aride ? Balto ne connaissait que l'Alaska, et même en été il faisait frais. Certes certain chiens de Nome avait voyagé et raconté, mais il ne savait pas ce que c'était qu'une météo "chaude". En tout cas en voyages, Balto aura de quoi raconter, tellement qu'on le prendra certainement pour un fou dérangé quand il rentrera, s'il rentrait un jour évidemment. En pensant à chez soi, Balto se souvint qu'il n'avait rien avalé ou presque depuis longtemps déjà. Malheureusement ce n'était pas avec cette tempête qu'il ira chasser -d'autant plus qu'il était un très mauvais chasseur-. Ces choses là étaient pour les loups, pas les chiens errants comme lui.

Ah que voyait-il ? Probablement un arbre creux où ils pouvaient s'allonger en dessous et se protéger du froid. Une aubaine, généralement il mettait plus de temps à trouver un abri comme celui là.

_Là regarde on va pouvoir s'abriter.

Il se faufila au creux de l'arbre et essaya de se mettre en boule autant qu'il le pouvait pour se protéger des attaques incessantes du vent cisaillant.

-L'heure n'est pas aux question matérialistes, essayons de trouver un abri pour se cacher du blizzard.
Vitani n'appréciait guère de se faire dicter ses actions, mais ce n'était pas le moment de tergiverser: si elle ne se mettait pas à l'abri assez rapidement, il ne lui resterait plus qu'à demander à Balto de l'enterrer décemment!
Elle suivit le chien-loup tandis que le vent se faisait plus cinglant, et que la même chose blanche qui recouvrait le sol tombait du ciel. Elle avait de plus en plus froid. Comment pouvait-on survivre à des températures pareilles? Enfin, sans doute Balto vivait-il dans un monde beaucoup plus froid que le sien...
Finalement, celui-ci se dirigea vers un arbre creux. Il lui dit qu'ils allaient pouvoir s'abriter - mais l'arbre n'était pas bien gros! Il fallait espérer qu'il y aurait assez de place pour elle et le chien-loup - et il entra. Vitani resta une seconde au-dehors, l'air perplexe, persuadée qu'elle ne rentrerait pas, mais la température glaciale la faisait déjà grelotter, et comme un peu plus, elle se dit qu'elle n'avait pas le choix: il lui fallait s'abriter. Avec un soupir, elle entra tant bien que mal, et constata finalement que, bien qu'elle n'était pas installée très confortablement, 'elle rentrait entièrement.
-Bon, alors, si tu m'expliquais ce qu'est cette fameuse affaire de mondes et de voyages entre eux, maintenant que l'on est installé?

Le vent interminable sifflotait comme à son habitude dans une rage à la source inconnue. De là où ils étaient, ils pouvaient observer le balais des flocons sans en être les spectateurs au premier rang. Ils étaient un peu serrés, certes, mais avaient-ils une meilleur option ? En plus ils se gardaient mutuellement chaud. La fourrure de la lionne était très différente de la sienne, plus douce, moins habituées à des temps rigoureux, et très visible. Celle de Balto était dans tes tons de gris, comme les montagnes rocheuses, plus dense aussi.

Vitani était curieuse de ces histoires de monde, Balto aussi, et il aimerait avoir la réponse. Malheureusement il avait déjà dit à peu près tout ce qu'il savait c'est à dire pas grand chose. Il y avait certainement plus à savoir mais voilà : on à même pas le temps de se rendre compte du changement de monde.

_Je vous ais déjà dit ce que je savais... Ces portails sont certainement l'oeuvre d'un monstre...

Il soupira longuement en fermant les yeux. Pas une seule seconde ne passait sans qu'il n'ait une pensée pour sa famille qui lui manquait tant.

_On peut changer de monde à tout moment, voir même dans notre sommeil, paraît-il. J'ai pu rencontré déjà plusieurs autres animaux que je ne connaissais pas, et qui ont subi, la même mésaventure. Vous n'êtes pas un cas unique je le crains. C'est sans doute un problème qui touche tout les...mondes. Il y a de quoi ce jeter du haut d'une montagne je vous l'accorde, mais je doute que ce soit d'une grande utilité.

Vitani se dit que finalement, cet abri était mieux qu'elle ne l'avait imaginé: il était petit certes, mais il avait l'avantage de la forcer à rester contre Balto, et ainsi chacun réchauffait l'autre. Elle bénit intérieurement le chien-loup. Finalement, quelle chance elle avait eu de tomber sur lui! Visiblement habitué à de telles manifestations météorologiques, il lui avait peut-être sauvé la vie...
L'hybride, à sa demande, lui réexpliqua donc ce qu'il avait dit: on risquait de basculer dans un autre monde à chaque instant, au moindre pas, et même en dormant. Il déclara avoir rencontré d'autres animaux dans ce même cas, malencontreusement forcés de quitter leurs mondes respectif... Vitani baissa la tête, accablée à cette idée. Elle avait donc bien peu de chance de retourner chez elle... Et même si elle y parvenait, qu'est-ce qui lui garantissait qu'elle ne repartirait pas?
-Je te crois, murmura-t-elle. Finalement, tu n'es pas fou... Pourtant, je l'aurais préféré, ans vouloir te vexer.
Elle aurait voulu trouver un autre sujet de discussion, ne plus penser à cette terrible éventualité de non-retour chez elle, et pouvoir discuter tranquillement, sans cette angoisse qui lui pesait, telle une montagne sur ses épaules... Au moins Balto semblait avoir plus d'expérience qu'elle dans le domaine des changements de monde, et ils pourraient sûrement s'entraider... Au moins ne serait-elle pas seule. C'aurait été pire que tout, surtout dans un endroit inconnu, et si différent de son monde à elle...

Elle n'était sans doute pas satisfaite ni ravie des réponses de Balto et cela se comprenait. Rien de ce qu'il disait ne portait quelconque espoir et pourtant il ne faisait que dire la vérité. Il disait tout ce qu'il savait et lui aussi aurait aimé des choses plus rassurantes. Mais tout n'était pas perdu : ils avaient encore la possibilité de rechanger de monde ! Et si les grands esprits donnent un nouveau défi à Balto et à tout ces autres personnes, nul sait combien elles sont ni d'où elles viennent, c'est qu'il faut l'accepter et se battre jusqu'au bout !

_Moi aussi j'aurais préféré te raconter des sottises, mais c'est la pure vérité. Cependant il nous reste une chance ! Je sais qu'on va pouvoir sortir de cet enfer crois moi on y arrivera ! Dès que le blizzard sera passé...
Qui sait ? Peut-être que quand on se réveillera je serais de nouveau en Alaska auprès des miens et toi chez toi.... Une larme glissa le long de son museau. Ils me manquent tellement. Ma compagne et mes enfants...

Un long soupir suivit la phrase. Si cette pensée le rendait triste, c'est aussi elle qui le motivait à mettre toutes ses forces pour rentrer. Jamais il ne les abandonnerait : il trouvera un moyen de rentrer, n'importe lequel.
De son petit arbre creux, serré à mort contre la lionne plus grande que lui, il ne désespérait pas, et si quelqu'un d'autre à sa place ce serait morfondu sur son triste et pénible sort, lui se faisait violence contre la dépression en ce disant quelle incroyable aventure il vivait. C'est vrai finalement, il n'avait jamais autant voyagé ni rencontré d'animaux aussi extraordinaires que la lionne qui était frigorifiée devant lui ! Il fallait voir les bons côtés. Une aventure c'est excitant et terrifiant à la fois après tout.

La lionne contempla la chose blanche tourbillonnante avec nostalgie. Comme elle aurait aimé pouvoir revoir la Terre des Lions! Si elle avait su qu'un jour elle se languirait tant de son chez-soi...

Balto dit avec vigueur qu'ils allaient sûrement changer de monde, qu'ils retrouveraient peut-être leurs mondes respectifs!
Avec surprise, Vitani surprit une larme brillante sur le museau du chien-loup, et il dit que sa compagne et ses enfants lui manquaient terriblement. Elle ressentit une vague compassion lui serrer le cœur. Ce devait être terrible d'être séparé de force de sa famille... Au moins, elle n'avait pas quitté tant de proches que cela: Nuka était mort, Zira aussi, il n'y avait que ses amies, anciennes Hors-la-loi, et Kovu qui lui manquaient. Un sourire amer ressemblant à un rictus lui tordit les lèvres. Elle pouvait au moins "se réjouir" de n'avoir ni compagnon ni lionceaux à regretter.

Cependant, la curiosité reprit le dessus: elle souhaitait en savoir un peu plus sur la compagne et les enfants de Balto.

-Tu as une compagne et des enfants? Comment s'appellent-ils? Vitani se raccrochait à chaque chose qui pouvait lui éviter de sombrer dans le pessimisme, qui lui permettait de songer à autre chose qu'au fait qu'elle était loin de chez elle, séparée de tout ce qu'elle connaissait par bien plus que des jours de marche, et ce sujet lui semblait être parfait pour ça - et puis, si elle devait côtoyer Balto pendant un moment, autant faire connaissance et apprendre à s'apprécier.

Quand Vitani posa sa question, un grand sourire apparu sur le visage de Balto, en repensant à tout ses enfants qui étaient restés là bas, à Nome, si loin et si proche de lui en même temps. Il savait qu'ils étaient toujours avec lui, dans son coeur. Mais cela ne suffit pas à les amener près de lui...

Ma compagne s'appelle Jenna...c'est la plus belle Husky que j'ai jamais vu... et j'ai eu six chiots avec elle. Ils me manquent tous. Il y en a qui vivent très loin de moi et que je verrais plus jamais je le sais, mais certains vivent près de moi et je les vois tout les jours ou presque. Tous me manquent en tout cas...

Il baissa la tête et ferma les yeux, comme pour se rappeler des moments avec eux. Quand ils venaient de naître et qu'il voyait ces petites boules de poiles pour la première fois. Quand leur petite langue lécha le bout de son museau alors qu'ils étaient encore que des petites choses aveugles.
Puis leur jeux quand ils étaient plus grand, au bord de la plage avec Borris. L'entraînement avec Kodi, et quand Aleu devint chef de meute...
Des souvenirs qui restent gravé dans le coeur du père à jamais. Des choses qu'il ne voudrait oublier pour rien au monde. Oublier tout ça serait le pire des supplices. En y repensant, Balto à eu une vie bien remplie, et il n'étais pas encore vieux, surement aura-t-il l'occasion de voir plein d'autre choses ! Des petits-enfants peut-être ? C'était peut-être déjà le cas mais il ne le savait pas. Il espérait que Kodi se bouge un peu.

Que de bons souvenirs... et toi, de la famille ? des amis qui te manquent ?

C'était à elle de raconter un peu. Mine de rien ils faisaient connaissance, et ce n'était pas un moment si désagréable à passer. Rencontrer des personnes et des créatures jamais vu, c'était excitant après tout ! Encore plein de chose qu'il pourra raconter à ses petits enfants...

Sans prévenir, un large sourire s'épanouit sur le visage de Balto. Désarçonnée, la lionne ne savait comment réagir: il semblait triste et laissait échapper une larme, puis souriait? Étrange...

Mais apparemment, le chien-loup pensait à des moments heureux de sa vie d'autrefois, quand sa vie n'avait pas basculé, quand il était encore chez lui... Se sentant aller à la tristesse, elle fut tirée - heureusement - de ses sombres pensées par la voix douce de Balto, lui parlant de sa compagne, Jenna, une husky - encore une autre race? Il y en avait tant -, d'après lui la plus belle qu'il ait jamais vu. Vitani sentait presque l'amour que Balto portait à cette Jenna, et cela la laissa songeuse. Kovu et Kiara ressentaient-ils cela l'un pour l'autre? Au départ, Vitani avait jugé la princesse stupide et immature, mais elle s'était vue forcée de réviser son jugement quand elle avait réussi à faire comprendre à son père que la guerre entre Zira et lui avait trop duré. Désormais, bien que la connaissant peu, elle appréciait Kiara. Elle n'aurait toutefois jamais pensé qu'un amour si fort pouvait exister - en pensant cela, elle songeait à son frère et sa belle-sœur comme à Balto et sa Jenna. Tout en se disant cela, elle se trouvait ridicule d'avoir des pensées pareilles.

Mais Balto continuait à parler de sa famille: il dit avoir eu six chiots avec Jenna - six! Ce nombre laissa Vitani proprement stupéfaite: les lions avaient déjà très rarement quatre petits dans une même portée, alors six, c'était tout bonnement impossible -, et tous lui manquaient, bien qu'il déclara qu'il ne reverrait sans doute jamais certains d'entre eux, même s'il rentrait chez lui, car ils étaient partis.

Ils ont fait leur vie, songea la lionne avec une vague rêverie.

Finalement, le chien-loup lui demanda à son tour si elle avait de la famille et des amis. Elle soupira, et grattant le bois de la souche sous ses griffes, elle songea avec un peu de regret qu'elle n'en avait sûrement pas autant que Balto.

-Oh, mon frère, resté chez nous, me manque, et j'ai quelques amies et d'autres personnes que j'apprécie, mais je ne regrette personne autant que toi ta famille... Je n'ai ni compagnon ni lionceaux, je suis encore jeune.

A ces dernières paroles, elle se sentit très triste: aurait-elle jamais l'occasion de rencontrer quelqu'un dont elle serait aussi amoureuse que Balto de Jenna, quelqu'un qui l'aimerait en retour, maintenant qu'elle était loin de chez elle, loin de ses semblables? Elle repoussa ces pensées importunes. Elle n'avait jamais été fleur bleue, mais parfois, en voyant le bonheur des autres avec leur compagne ou leur compagnon, elle ne pouvait s'empêcher d'être un peu jalouse. N'aurait-elle jamais droit au bonheur, elle aussi? Bien sûr, elle avait fini par aller vivre sur la Terre des Lions, une terre riche et fertile, abondante en proies, et elle avait toutes ses amies - bien qu'elle ait regretté la mort de Nuka, mais aurait-il changé de camp comme Vitani et les autres Hors-la-loi? Elle en doutait. Il cherchait trop l'approbation de leur mère -, mais ce n'était pas pareil...

Encore jeune ? Balto pris un coup de vieux tout à coup ! C'est vrai qu'il n'était plus dans l'innocence du jeune amour. Bien sûr l'amour n'a pas disparu il a grandit et pris de l'âge mais est aussi fort, mais c'est un amour plus adulte qu'il vivait avec Jenna dorénavant. Peut-être auront-ils d'autres chiots ils en ont encore le temps; quoi qu'il en soit la nuit tombait, et la neige elle redoublait de force.

_Je pense qu'il va falloir passer la nuit ici. Qui sait ? peut-être que demain nous serrons encore là ensemble, ou peut-être pas, je sens que je vais mal dormir...

Le chien-loup ferma les yeux et débuta une respiration de sommeil. Plus lente, plus constante, plus douce et relaxée. Ensemble ils n'avaient pas trop froid, ils se tenaient chaud, une chaleur du coeur qu'ils partageaient malgré eux.

Le vent sifflait avec férocité, comme dans le grand nord Alaskan. Il était peut-être en Alaska après tout. Même si il n'y avait pas les montagnes ni la mer. Le blizzard en tout cas était le même, sur ce point Balto n'était pas dépaysé, il avait vécu pire. Mais la jeune lionne devait être plus surprise, surtout si elle existait même l'existence de la neige.

_Bonne nuit quand même.

Fini par dire Balto, peut convaincu qu'ils passeraient une nuit agréable à la belle étoile. Plutôt une nuit ponctuée de réveilles en sursaut, de faux de repos, de froid, d'inconfort... une nuit dont on sort plus fatigué le matin que la veille. Une bien mauvaise nuit en perspective donc pour ces deux êtres plus que perdus, dans l'inconnu.

La neige tombait toujours plus fort, glaçant Vitani plus qu'elle ne l'avait jamais été auparavant dès qu'elle parvenait à entrer dans leur petit abri, et le vent n'était pas en reste! Heureusement, en se rapprochant de Balto, elle se sentait mieux, elle avait moins froid.
Une fois de plus, elle songea qu'elle avait eu beaucoup de chance de tomber sur le chien-loup.

Il déclara qu'il dormiraient ici cette nuit. Il dit aussi que le lendemain, peut-être seraient-ils toujours ensemble. Vitani se sentit glacée à cette phrase. Si elle se retrouvait autre part? Si elle se retrouvait dans un monde aussi hostile pour elle que celui-ci? Trouverait-elle encore de l'aide? Ou bien finirait-elle sa vie seule, loin de ceux qu'elle aimait? De telles pensées étaient inutiles, elles ne faisaient que la rendre plus pessimiste encore.
Ce genre de pensée lui donnaient envie de ne pas s'endormir, pour être certaine de ne pas bouger. Mais cela ne servait à rien, elle le savait. Déjà elle sentait ses paupières se faire lourdes, une douce léthargie s'emparait d'elle. Et même si elle n'avait pas été fatiguée, elle finirait, un jour ou l'autre, par s'endormir, ou bien elle changerait de monde en se promenant, en chassant ou n'importe quoi d'autre.
Inutile de tenter de lutter contre le sommeil... Aussi elle marmonna un vague "bonne nuit" à Balto avant poser sa tête sur ses pattes et de fermer les yeux.

Avant de s'assoupir, une dernière pensée franchit sa conscience: quoi qu'il arrive, qu'elle change de monde en dormant ou pas, elle se souviendrait que Balto l'avait sauvée. Elle avait de l'honneur, et savait se montrer redevable quand il le fallait.

Le rêve que Balto faisait était effroyable. C'était non sans rappeler les rêves qu'il faisait avant la naissance de ses enfants. Cette fois c'était pas sur la banquise mais dans la forêt, c'était très sombre, noir. Les arbres étaient mort mais d'une façon ou d'une autre ils cachaient toute lumière. Balto se voyait courir ainsi frénétiquement sans but apparent.
Et il courait pour tout et pour rien, c'est comme si sa vie en dépendait mais il ne savait pas qu'est ce qu'il le poursuivait. C'était d'une angoisse sans nom. Mais le plus intéressant était que ce rêve était totalement lucide. Cela veut dire que Balto était conscient dans son rêve [parenthèse : c'est possible ! ]. Il était à la fois maître et esclave de son rêve.
Etant lucide : une idée lui vint : trouver le moyen de changer de monde. Tans pis pour la lionne s'il pouvait retourner en Alaska il partirait. Mais sinon il resterait dans son rêve. C'était une étrange sensation quand même : a la fois rêver, être dans ce monde immatériel et à la fois ressentir tout ce qui s'y passait.

Malgré l'étrangeté de la situation, Balto ne semblait pas trouver l'issue. Il était toujours poursuivit par quelque chose qu'il n'arrivait pas à définir par la forme, mais dont il ressentait, était une allégorie de sa tristesse, d'être si loin des siens. Alors pourquoi fuyait il ? Balto s'arrêta et se retourna et alla vers l'allégorie pour lui faire face, mais il ne voyait rien. Le monde changea tout à coup : il était dans le ciel, avec des portails partout autour de lui. Comment choisir et savoir ? Aucun de ces portails ne l'inspirait, et il ne pouvait pas abandonner la lionne.

_Vitani ! Vitani ! hurlait-il dans son rêve, il ne savait pas si elle l'entendait ni si elle pouvait le rejoindre dans le monde des rêves, mais il essayait. Il attendrait dans son rêve.

_Vitani ! Recommença-t-il a crier. Puis il hurla autre chose _ Jenna ! Borris ! Espérant qu'eux aussi pouvait l'entendre...

Vitani tomba dans un rêve une fois endormie. Mais était-ce vraiment un rêve? Cela ressemblait plus à un cauchemar... Elle reconnaissait la Terre des Lions, mais il y avait du brouillard, tout lui semblait étouffé, les sons comme les odeurs.
Désorientée, elle chercha des yeux Kovu, ou Kiara, ou n'importe qui qu'elle connaissait. Mais ce fut Nuka qu'elle vit. Son désarroi grandit: Nuka était mort, il était mort sous ses yeux! Mais peu lui importait. Puisqu'il était vivant, elle devait le rejoindre, aller le voir.
Mais plus elle s'approchait, plus il lui semblait loin, et puis il disparut brusquement. Elle était seule.

Le coeur serré d'angoisse, prêt à éclater, elle fut tirée du sommeil, avec un certain soulagement, par Balto. Lui aussi devait faire un cauchemar: il bougeait beaucoup et criait. Son nom à elle, puis celui de Jenna - sa compagne, se rappela-t-elle un peu difficilement, l'esprit embrouillé - et de Boris. Ce dernier, par contre, elle ne le connaissait pas. Un de ses petits?

L'endroit qu'ils avaient investi était déjà assez étroit, alors quand Balto gigotait comme ça... Vitani tenta de le réveiller en le poussant du museau.

-Balto? Balto, réveille-toi! Allez, ce n'est qu'un rêve!

Son coeur se serra à cette dernière phrase. Il devait rêver de sa famille. Ils étaient tous deux loin de chez eux, et par la même occasion, loin de leur famille respective.
Sans cesse, Vitani repensait à eux. Tout les lui rappelait, c'était déjà suffisamment horrible comme ça pour elle, alors qu'elle n'avait que ses amies Outlander, son frère et Kiara qui lui manquaient un tant soit peu, alors elle n'osait imaginer la tristesse de Balto, qui se languissait de sa compagne et de leurs petits.
Mais elle ne pouvait rien y faire pour l'instant. La seule chose qu'elle pouvait faire pour aider Balto, en cet instant, c'était de le réveiller.

-Bon, Balto, debout!

Cette fois, Vitani sentait poindre l'agacement. Elle poussa plus fort le chien-loup du museau, lui donnant des petits coups de patte dans les côtes.

Cette fois c'était plus fort que le chien-loup, le portail l'aspirait comme une tornade. Toutes les couleurs disparaissaient absorbées par le vortex, la lumière même, le rêve de Balto ne ressemblait plus à rien : le néant, lui, et le portail l'aspirant. Il s'accrochait à rien : ce n'était que du vide. Et pourtant il résistait, même si rien ne lui permettait.

_VITANI ! hurla-t-il une dernière fois.

_Oh non...bon tans pis encore une fois...c'est parti !

Il n'opposa plus aucune résistance, et en un clin d'oeil, il se fit gober par l'étrangeté de son rêve : le voilà en route pour un nouveau monde, encore une fois. Qui sait, peut-être allait-il enfin rentrer chez soi cette fois, ou bien dans un autre monde bizarre, troublant et dangereux. C'était le risque, c'était un jeu, un jeu pas très amusant pour Balto soit, mais un jeu tout de même. Une roulette qui tournait, il fallait juste que la bille tombe sur la bonne couleur et le bon numéro.

Balto Out, désolé pour le retard j'abrège le RP !

Vitani tenta encore de réveiller son compagnon, sans plus de succès.
L'angoisse commença à monter en elle. Ce n'était pas normal. Quelque chose clochait.

Elle regarda partout autour d'elle, contenant à grand-peine son affolement. Ne pas paniquer, surtout pas! Mais, où qu'elle pose son regard, tout semblait normal.
Cependant, elle le savait, quelque chose se passait. Sans qu'elle sache ce que c'était, cette idée la glaçait.

Elle perçut soudain une attraction, comme si quelque chose l'attirait. Là, elle ressentit franchement de la panique, mais peu lui importait, car il se passait vraiment quelque chose.
Toutes griffes dehors, elle tenta de résister à cette attraction, mais ses efforts lui semblaient dérisoires, c'était comme un mur avançant lentement, inexorablement vers elle...

Et si c'était lié à ces changements de mondes? Peut-être même était-ce une de ces failles dont lui avait parlé Balto!
Et puis d'un coup, elle fut happée par... par la chose qui l'attirait précédemment. Tout disparut. En une fraction de seconde, Vitani se demanda si elle allait bel et bien atterrir dans un autre monde, et dans lequel?
Elle craignait de tomber dans un endroit qui lui serait bien trop hostile... Mais qui savait, peut-être qu'elle retournerait chez elle?
Puis elle n'eut plus le temps de réfléchir à rien. C'était trop tard. Elle verrait bien ce qui arriverait, et elle tenterait comme elle pourrait de rentrer chez elle...

RP TERMINE